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    Article de Jean-Paul Gavard-Perret paru le 12 mai 2015

     

    Les œuvres d’Annie Stern rélèvent des remugles de l’histoire et les révèlent. Les pogroms de Brody (Ukraine) sont rappelés de manière allusive et allégorique avec une tension poétique rare. La puissance s’élance en verticales d’or à valeur d’icones.  Portant en elles les disparitions d’innocents qui furent les siens l’artiste permet de rappeler une vérité qui n'est pas d'apparence mais d'incorporation.

     

     

     

    En ses œuvres la créatrice traverse le temps et les forêts où ses ancêtres ont été décimés.  L’amour est la clef d’un tel travail.  Mais un amour global pour l’humanité souffrante en un chant plastique de réparation et de sublimation. L’art en appel aux vivants, les interpellent. Arbres, totems, êtres fondent ici une  communauté  profonde en mémoire des innocents. De chaque oeuvre émerge un profil particulier de la forêt des morts et de leurs ombres qui semblent s’y relever. L’artiste met ainsi sa vie en jeu dans des œuvres originales et rares. Elles défient les modes en usage. Annie Stern y dévisage l’identité des disparus de la manière la plus forte : le pathos est contrôlé au profit d’une émotion profonde qu’on nommera poésie présente.

     

    Jean-Paul Gavard-Perret

     

    Annie Stern, "Arbres et Totems" du 3 mai au 18 juin 2015 au "Libre Erre", Chambéry

     

    http://salon-litteraire.com/fr/arts/review/1928893-dans-les-forets-de-brody-annie-stern

     

     

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